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quinta-feira, 18 de novembro de 2010

SI L'ON AUTORISE UNE SALARIÉE À TRAVAILLER VOILÉE, ON MET LE DOIGT DANS L'ENGRENAGE!

C'est un conflit du travail très médiatisé, et pour cause. Fatima Afif, salariée voilée de la crèche Baby Loup licenciée en décembre 2008, assigne aujourd'hui devant les prud'hommes cette structure associative pour discrimination. Elle réclame 80 000 € de dommages et intérêts. De quoi menacer la crèche de fermeture. Implantée dans une des 100 villes les plus pauvres de France, Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), cette structure est unique en France. Baby Loup accueille une centaine d'enfants, sept jours sur sept, 24 heures sur 24, depuis 1991. Elle emploie 18 personnes et a formé 33 femmes. Fatima Afif en fait partie. Elle est entrée à Baby Loup sans qualification, elle a fini directrice adjointe. Jusqu'à cette affaire de voile. Le règlement intérieur de la crèche interdit le port de signes religieux au nom du principe de neutralité. Mais la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), saisie par Fatima Afif en mars dernier,  a estimé que Baby Loup était une structure privée et que licencier une salariée pour port du voile s'assimilait donc à de la discrimination. Un avis en faveur de Fatima Afif qui a créé la surprise, avant que la nouvelle présidente de la Halde, Jeannette Bougrab, ne s'oppose publiquement à cette décision. Richard Malka est l'un des avocats de Baby Loup. Connu sur le terrain de la liberté d'expression, il a notamment défendu Charlie Hebdo dans l'affaire des caricatures de Mahomet. Interview.  
Qu'est-ce qui se joue ce lundi après-midi aux prud'hommes de Mantes la Jolie?    Plus qu'un simple conflit de travail, c'est notre conception de la démocratie qui est en jeu avec d'un côté une vision communautariste qui a d’abord été soutenue par la Halde et de l'autre une vision laïque que nous défendons avec Baby Loup. Nous pensons que la laïcité est le seul système qui puisse garantir l'égalité de tous, le seul à permettre de faire vivre ensemble 55 nationalités différentes de toutes les religions.  
Que vous inspire la décision de la Halde qui le 1e mars dernier a donné raison à Fatima Afif ?  
Je suis scandalisé et attristé que ces gens qui n'ont jamais passé le périphérique se permettent de condamner pour discrimination des personnes qui au contraire -et c'est le comble- se battent depuis vingt ans contre les discriminations, pour l'intégration et pour une vision égalitaire entre les hommes et les femmes. On prend le risque d'anéantir cette crèche (ndlr : si elle est condamnée à payer les 80 000 € réclamés par la plaignante). Ça me met hors de moi.
Quel est votre ligne de défense?    Ma ligne de défense, c'est l'article 1 de la Constitution qui retient notamment le caractère laïc de la République française. Pour moi, tout découle de cela. Après, c'est toujours une question d'équilibre à trouver entre laïcité et liberté de culte, deux principes qui peuvent s'opposer. Mais pourquoi voulez-vous exercer votre culte sur votre lieu de travail? La religion, on la pratique chez soi ou dans les lieux de culte. Pas au travail, que ce soit dans une structure privée ou publique. Si l'on autorise une salariée à travailler voilée, on met le doigt dans l'engrenage. Après, il y aura toujours une revendication de plus.
La décision de la Halde n'a aucune valeur contraignante. N'avez-vous par peur cependant qu'elle ne pèse dans le jugement des prud'hommes?  Si, évidemment. Et c'est bien là le problème. La Halde a pris de lourdes responsabilités en estimant que Baby loup avait pratiqué de la discrimination en licenciant Fatima Afif. Les personnes qui siègent à la Halde ne sont pas des juges. Leur analyse juridique est indigente et leur décision malhonnête. Heureusement, Jeannette Bougrab (Ndlr : la nouvelle présidente de la Halde) s’est opposée à cet avis et va venir témoigner aujourd’hui à Mantes la Jolie. C'est un témoignage de poids, courageux, qui sauve l'honneur de la Halde. Le risque, si Baby Loup est condamné, serait que cette décision fasse jurisprudence, ce qui aurait des conséquences infinies. On ne pourra plus restreindre nul part, que ce soit dans une entreprise privée, dans une crèche ou même dans un magasin, le prosélytisme religieux.

Fonte: Propos recueillis par Claire Hache (Le 08/11/2010).

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